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1615

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Le shogun Tokugawa Yeasu, seigneur du Japon (plus ou moins unifié) et de la région Est, fait le siège du château d' Osaka, où son adversaire s' est réfugié. Son adversaire : Toyotomi Hideyori, fils d' Hideyoshi, héritier d' Oda Nobunaga. Autrement dit, la personne qui est en plus le droit de réclamer la régence du Japon pour lui. L' empereur est à Kyoto, en terre impériale ; il ne prend pas part au conflit qui oppose les deux rivaux depuis plusieurs années déjà.

Lors de la mort d' Hideyoshi (à qui Yeasu devait serment d' allégeance), le Japon se divise en deux camps : ceux qui suivent Yeasu Tokugawa, général émérite de feu-Hideyoshi, ceux qui restent fidèles au clan Toyotomi, héritier de Nobunaga. Les deux clans se déclarent la guerre ouvertement, et continuent la guerre civile qui ravage le Japon.
En 1600, la terrible bataille de Sekigahara voit les deux armées de l' Est et de l' Ouest s' affronter. Cela met fin à huit années de guerres civiles et marque l'ascension du clan Tokugawa au pouvoir. Commence alors une des plus longues dynasties shogunales, qui sera continue jusqu'à l' ère Meiji.

Vassaux des Toyotomi, les Sanada d' Ueda sont des nobles de province. Leur clan est exsangue -il s' est appauvri avec les années- mais ils servent fidèlement leur daimyô. Sanada Saemo no suke Yukimura est le second fils de Sanada Masayuki ; suite à la défaite de Sekigahara, lui et son père se sont exilés loin d' Edo, pour ne pas avoir à traiter avec le pouvoir de Tokugawa. Yeasu leur a laissé la vie, en récompense des services de Sanada Nobuyuki, le frère aîné de Yukimura. Mais en secret (plus ou moins relatif), Sanada Yukimura continue la guerre. Pour lui, ce n' est pas terminé ;  il réfléchit sans cesse au moyen de gagner, de mettre le fils de son général à la place du shogun. On raconte que le château d' Osaka lui envoie régulièrement de l' argent. En tout cas, assez pour lever une armée de ronins (samouraïs sans maîtres) qui lui permettrait d' aider son seigneur. Épaulé par les Dix Experts de Sanada, Yukimura continue la résistance à l' envahisseur Tokugawa.

Quinze plus tard, c' est la dernière campagne de 1615. Les Toyotomi et la plupart de leurs alliés sont bloqués dans le château d' Osaka, fief d' Hideyori. C' est le siège. Mais l' armée rebelle n' est pas suffisante pour vaincre les Dix Milles de la troupe de Tokugawa. Alors, Sanada Yukimura, craint par Yeasu comme le meilleur stratège du pouvoir, imagine un plan.




J' ai imaginé cette histoire suite à une consigne de BAC, épreuve de Français (imaginez un monologue d' un personnage tragique qui se lamente sur son sort et sur l'existence), il y a... piouf..longtemps de cela... (rire) M' étant rendue compte que je n' avais pas réussi l'épreuve, cette idée a germé dans mon esprit, et j' ai toujours regretté de ne pas l'avoir eu au moment de mon écrit.

Paix à son âme.

PS : inutile de vous dire que j' adore le personnage de Sanada Yukimura, autant en tant que héros japonais, qu'en personnage de Kamijio-sensei.




1615, Japon. Campagne d' été, siège d' Osaka.

C' est le petit matin. Un homme s' avance silencieusement parmi les tentes du camps Tokugawa. Les hommes dorment, personne ne l'entend. C' est Sanada Yukimura.


Yukimura : Mon nom est Sanada Saemo no Suke Yukimura. Mais on me connaît mieux sous le nom de Nobushige Yukimura, car c' est le nom que m' a donné mon seigneur avant de mourir. C' est mon nom de guerre... Comme si je n' étais pas digne d' être du Clan Sanada !

De toute façon, cela n' a plus d' importance, car je vais bientôt mourir...

Je suis là, au milieu du camps ennemi encore endormi, les pieds dans la rosée du matin. Ma lourde armure pèse sur mon dos. J' ai peur de faire trop de bruit avec tout ce fer et ce bois ! Car je suis ici dans l' intention d' assassiner Tokugawa Yeasu, avant que ses hommes ne se réveillent et ne s' aperçoive de ma présence.

Hier soir, l'état-major, le seigneur Hideyori et moi-même avons tenu conseil. Nous sommes 2000 hommes (alors qu'au début nous étions 115 000), encerclés par une troupe de 200 000 soldats. Nous n' avons plus de vivres. Le siège dure depuis Mai.
Nous sommes le 6 Juin.
Ma mission est de faire une brèche dans les troupes assiégeantes. Pour ce faire, je veux tenter le tout pour le tout : la seule solution est de faire disparaître la tête de l'armée. Autrement dit, assassiner Yeasu. Ainsi, ce sera la débandade dans les rangs ennemis. Ils ne pourront réagir, et nous en profiterons pour faire évacuer mon jeune seigneur.

J' ai très peur ; cette mission n' est évidemment pas sans risque et mon cœur bat à la chamade. Je pourrai ne pas réussir ma mission et cela me pétrifie plus que tout. Si j' échoue, c' est toute notre armée qui est perdue. Ainsi qu'Hideyori. Mais je suis décidé ! Au moindre signal de ma part, mes hommes déferleront sur le camp endormi.

Celle-là, l'ennemi ne s' y attendait pas !

On dit que je suis le meilleur stratège du pouvoir. Et c' est sans doute vrai, sinon, comment expliquer qu'Yeasu ait autant peur de moi ? Mais malgré ma puissance, je doute. Après tout, je ne suis qu'un home, et je ne peux m' empêcher d' être inquiet. Plus que je ne veux me l' avouer...
Infiltré dans le camps en même temps que moi, Kirigakure (camouflage dans la brume) Saizo, le chef-ninja des Dix Experts de Sanada. Mes Dix Braves... Il a pour but de surveiller mes arrière : il doit éliminer Hanzo Hatori, chef des ninja d' Iga, garde du corps d' Yeasu. Pour l'empêcher d' intervenir. En ce moment précis, Saizo est mon meilleur allié. Et mon meilleur ami ! Je sais que je peux compter sur lui.


La brume s' étend sur le camps. La rosée du matin a fini par traverser mes tabis et j' ai les pieds mouillés. Ce n' est pas très agréable, et cela me fait frissonner. Le frisson se transforme en mauvais pressentiment qui me glace au plus profond de mon être.
Et si...
Non !
Je ne dois pas penser à cela. Pas question de reculer, ma mission est primordiale. Je suis l'ultime espoir des Toyotomi, je servirai Hideyori jusqu'à la fin, pour honorer mon serment fait à mon seigneur Hideyoshi. Jusqu'à la fin, je serai obéissant ; et cette fin est proche, car, même si j' élimine Yeasu, ses hommes se réveilleront sûrement et m' exécuteront.


Yukimura s' arrête et regarde derrière lui, puis sur les côtés. Devant, se dresse une grande tente, avec le fanion des Tokugawa. Yukimura se remet à avancer.


Je regarde devant moi tout en avançant prudemment. La tente du shogun est à quelques mètres. Si distante et si proche... Je suis certain que c' est celle d' Yeasu car le drapeau au Mon du clan flotte au-dessus. Avec tout ce brouillard, c' est mon seul repère. Je sais aussi que deux soldats montent la garde, et qu'un des deux en fait le tour toutes les minutes environ. Heureusement, dans cette purée de pois il a peu de chance de m' apercevoir.

Le visage de mon père passe devant mes yeux. Sanada Masayuki est décédé quelques années après la bataille de Sekigahara. À sa mort, le clan et la famille m' ont été confié. Mais j' ai tout abandonné et tout laissé à mon frère aîné, désormais le représentant des Sanada. Donc, officiellement, mon clan soutient le pouvoir Tokugawa.
J' ai abandonné la fortune et la gloire pour servir mon rêve, vivre caché loin des miens, dans le but de me venger de Sekigahara. J' ai tout sacrifié pour mon idéal. Si l' histoire se souvient de moi, j' aimerai que ce soit en tant qu'homme fier, et épris d'une grande idée ; un homme qui aura tout renoncé pour cette idée.

Grâce à mon frère et à mon père, le sang des Sanada perdurera. Quoi qu'il arrive. Car si je péris ce matin, Nobuyuki sera là pour s' occuper du clan et de son avenir.
Est-il dans ce camps ?
Sans doute.
Et je sais que si nous nous croisons, nous n' hésiterons pas. Nous sommes tous deux de fines lames et bien que nous soyons frères et profondément liés, la lutte sera sans pitié. Chacun défendant son idéal. Cela me fait mal, mais je saurai faire passer mes idées et mon devoir avant mes sentiments...

La tente du shogun me semble encore lointaine. Mais je sais que je peux y arriver. Le Destin tournera-t-il en ma faveur ? Je l'espère.

J' ai une épouse, que j' ai quitté pour pouvoir vivre mon rêve. Elle est chez les Sanada, au mont Kudo. Toi ma première femme, si jamais je meure, souviens-toi de ton fou de mari ! D' elle    j' ai eu une fille et deux garçons. Deux garçons qui ont repris ma lutte et qui m' ont aidé et soutenu. Sans eux, peut être aurais-je abandonné. Ma dernière amante ? La femme qui me servait au château...
Je sais que mon frère a une nombreuse descendance. Et son aîné a un fils. À à peine 50 ans, il est grand-père. J' aurais aimé que cela m' arrive. Avoir la joie de tenir ses petits-enfants sur ses genoux... Les héritiers de Noboyuki connaissent-ils mes idéaux ?
Sans doute !
Y-adhèrent-ils ?  
Non ! Mon frère les aura éduqués dans le respect et le service des Tokugawa, trahissant sa nature profonde... Je n' aurai pas pu. Je n' aurais jamais pu tourner le dos à Hideyoshi. Rien que de « penser »  son nom me fait frissonner.

Hideyoshi...

C' est pour cela que Père a choisit mon frère et non moi. Je ne les blâme pas : ils ont fait ce qu'il fallait. Mais je n' hésite pas non plus. Je suis samouraï avant toute chose et il n' y a rien de plus beau pour nous que de mourir sur le champs de bataille.
« L' âme du samouraï est son sabre » a énoncé Yeasu. Au moins quelque chose sur lequel nous sommes d' accord. Un moine-guerrier a dit : « Le but du samouraï est la mort. ». En effet, c' est plus qu'un honneur que de mourir pour son seigneur, c' est un devoir. Je sacrifierai tout pour Hideyori. Mon jeune maître... S'il savait combien j' ai aimé son père...

J' ai très peu dormi. Après le Conseil d' état-major, je suis allé me recueillir au temple. Pour demander aux Dieux et aux Ancêtres de favoriser mon entreprise.
Ce matin, j' étais prêt.
Je sais que j' ai beaucoup tué. Plus que je ne l'aurai du. Pourtant j' avais vaguement l'espoir de finir assez vieux pour pouvoir me retirer dans un monastère, dans le but de racheter mes péchés. J' ai à peine 50 ans, je ne me voyais pas mourir maintenant. Mais ai-je le choix ?

Oui !

On a toujours le choix ! Et j' ai choisi de mourir pour ma cause. Quels sont ces doutes qui  m' envahissent ? Et tous ces regrets ? Il y a tant de choses que je voudrais changer. Beaucoup d' erreurs que j' ai fait que j' aurais du réparer. Et pourtant, je continue, sans regarder en arrière.

Mon cœur bat de plus en plus vite ; plus que deux mètres !

Tout à coup, je pense à Sasuke, mon protégé. Sarutobi Sasuke (Sasuke le Singe Volant) était le plus vaillant des Dix Experts. je le considérais comme mon propre fils, celui que je voulais avoir quand j' étais jeune encore. Il est mort entre la Campagne d' hiver et celle d' été, un peu avant que l'attaque des Tokugawa ne commence. Je l'avais chargé d' aller chercher des documents au château d' Yeasu, à Edo.
Agile comme il était, et si frêle, sa mission fut d' une facilité déconcertante. Anayama Kosuke, seul membre féminin des Experts, l' attendait hors du château. Mais comme il ressortait, un garde l'aperçut. La suite, c' est Kosuke qui me l'a  narré :

tu n' as pas eu le temps de le tuer, tu as songé à fuir avec ton précieux butin. Alors tu as sauté à bas du château. Mais tu ne pensais tomber dans la fosse aux ours, directement dans le piège qui les empêchait de s' échapper. Tu n' as pas eu d' autres choix que de te couper la jambe pour pouvoir te traîner hors de la fosse. Kosuke t' ai aidé comme elle le pouvait. Puis tu lui as confié les papiers, tu lui as ordonné de te laisser. Elle ne voulait pas. Alors tu lui as dit que ces papiers avaient plus de valeur que la vie des Dix Experts réunis, que tu n' avais pas fait tout cela pour rien, qu'elle devait me les remettre. Elle t'a obéi. Elle s' est caché et attendu que les soldats viennent. Entre-temps, tu as pris une pierre pour te défigurer le visage. Tu t' es lacéré la figure...
Ô combien cela a du être douloureux !
Mais tu as toujours été le plus courageux de mes ninja. Puis, dans la souffrance, tu t' es ôté la vie. Comme tu ne pouvais plus bouger à cause de ta jambe coupée, un geste net et précis a suffit. Tu t' es tranché la jugulaire. En bon ninja qui refuse de se prendre par l'ennemi.

Les soldats de Tokugawa n' ont trouvé qu'un cadavre sans visage et amputé d' une jambe. Ainsi, rien ne permettait de relier ce mort à moi, Sanada Yukimura. J' ai essayé de te pleurer, mais je crois que j' étais trop triste pour cela. Alors, pour honorer ta bravoure, je t'ai fais dresser une tombe avec une stèle, à Kudoama, là où tu voulais reposer. Malheureusement, nous n' avons pas pu récupérer ton corps. Tu souhaitais que tes cendres soient dispersées à cet endroit que tu aimais tant. Mais j' ai failli. Sasuke, mon fils, sache que ton sacrifice n'a pas été inutile, et que sans ces papiers, nous serions déjà tous morts à l' heure qu'il est. Bientôt, mon fils, je te rejoindrai.

Malgré la tristesse qui me tord les tripes, je dois avancer, faire honneur au nom des Toyotomi. Je regarde le ciel, le soleil commence à poindre le bout de son nez. Bientôt, Amaterasu Omikami se lèvera complètement, et le brouillard qui me protège disparaîtra. Un nouveau jour débutera sur la mort d' Yeasu.

Et la mienne...


Silence sur la scène. Yukimura arrive derrière la tente du shogun. Au même moment, un homme en sort, fait signe aux gardiens de partir, puis fait le tour de la tente. C' est Yeasu Tokugawa.


Yukimura : Je suis aux pieds de la tente. Au moment où je m' apprête à en faire le tour, un guerrier en armure arrive. Tokugawa Yeasu... Que fait-il ici ? À le voir harnaché ainsi, je jurerai qu'il m' attendait. Y-aurait-il trahison ?
Je n' ai pas le temps d' y songer. Yeux dans les yeux, nous nous fixons. Pas besoin de présentations. Nous nous sommes déjà rencontré maintes fois.  Et cette fois, il n' y pas d' alternative, l'un des nous deux va périr. J' entends un cri d' alerte au loin : les ennemis ont repéré mes troupes. Celles-ci, sur mes ordres, doivent se précipiter sur le camps, sans somation. Il faut tenter de faire une percée.
Le shogun sait qu'il n' y a que moi pour tenter une telle attaque-surprise. Le seul assez culotté... Alors nous sortons tous les deux nos katanas. Autour de nous, la poussière vole. Cris et clameurs de bataille. Des hommes commencent à tomber. Mes premiers soldats arrivent à notre hauteur. Bientôt, le camps sera envahi ; les armées de mes alliés doivent suivre.

Il était inscrit que cela devait arriver. Je me campe fermement sur mes pieds et le dévisage. Je baisse mon centre de gravité. Aucune haine sur mon visage. Seulement...la Fatalité. J' attends      l'assaut. Nous nous jaugeons du regard. Finalement, le shogun attaque ; il s' élance avec un cri de rage, le sabre en avant. Je pare le coup. Puis je fais mine de contre-attaquer pas la droite et le prend par le bas. Yeasu recule et évite ma lame d' un cheveu. L' air vibre. J' entend les cris des homme. Je transpire, je sens le feu, le feu qui brûle les toiles des tentes. Tout est ravagé par les flammes au nord du campement. Les hommes font tout pour l'éteindre. Les soldats brûlent aussi ; un homme en flamme, ça sent la chaire trop cuite, le brûlé, c' est horrible.

Un samouraï m' attaque par la gauche en hurlant. Je m' esquive et le tranche en deux d' un seul coup, à la verticale. Je ne suis pas seulement le meilleur stratège du pouvoir ; les simples soldats, même samouraïs, ne nous arrivent pas à la cheville, nous, grands hommes de guerre.

Tokugawa Yeasu renouvelle son assaut. Nous échangeons coups sur coups, en criant et haletant. De temps en temps, nous nous hurlons des injures ou des bravades. Le shogun découpe un homme qui le gênait dans notre combat, pendant qu'un autre se jette sur moi. Il subit le même sort. Je suis hors de moi : il tue ses propres hommes s'il le gênent dans ses mouvements ! Il est réellement sans pitié ! Mais face à moi, qui suis plus jeune, il a peu de chance.
Nous nous refaisons face. Cette fois, aucune parole n' est échangé. Seule notre détermination est perceptible. Je dois en finir maintenant ! Sinon, il sera trop tard ! Il n' en restera qu'un. S'il gagne, il reste en vie. Si c' est à moi que sourit la Fortune, j' aurai gagné le droit de regarder le Juge Suprême dans les yeux...

Je recule et j 'esquive un coup facilement. Quelque chose me brûle la poitrine ; je baisse les yeux. Une grande estafilade court sur mon torse. C 'est chaud ! Mais ce n' est pas grave. Je fais un pas en arrière...et hurle de douleur.
La lame d' un katana dépasse de mon ventre.
C' était un piège : un soldat m' a pris par derrière et m' a enfoncé son sabre dans le dos. Je vois mon propre sang qui coule le long de la lame, et qui ruisselle par terre.

Mon sang !

Le shogun se redresse, son visage se détend. Sa bouche ne s' ouvre sur aucun sourire, mais dans ses yeux, un immense soulagement. C' est fini...

Tricheur !
Me prendre par derrière !
Quel lâche ! Il a peur de moi !!

Je refuse que ce soit fini. Pas encore.

Je m' arrache à la lame meurtrière. Sasuke, mon fils, insuffle-moi ta force ! Je sens le sabre glisser hors de moi. Hideyoshi, mon seigneur, donnez-moi votre courage ! Je me retourne brusquement et tue mon assaillant. Kosuke, ma tendre amie, protège mon jeune maître  Hideyori ! Je fais volte-face et me baisse tout de suite, sachant qu'Yeasu aura réagit. Mais le froid de la Mort transperce mon épaule. Je voudrai pouvoir lâcher mon katana, mais je ne le peux. Noboyuki, mon frère, je vais mourir ! N' oublies pas d' allumer un cierge pour moi. Je           m' enfonce plus profondément sur la lame assassine.
Mon adversaire, qui a comprit mes intentions, essaie de retirer son sabre de mon épaule. Il n' y arrive pas. Je suis trop rapide. ! La solution serait de lâcher son arme, mais il s' y refuse. Je lui porte un coup, en diagonale, de haut en bas. Geste vif et précis. Je sens mon sang qui coule de mon épaule, sur ma main, le long de ma lame. Mon propre sang...

Kuso ! (merde)

Je me suis loupé : il est encore en vie. Blessé, mais en vie. Je tombe à genoux, exténué. Je   m' appuie sur mon sabre pour m'aider à tenir. Ma blessure dans le dos me fait horriblement souffrir et je n' arrive plus à tenir mon katana à cause de mon épaule déchirée. À travers mes larmes, la sueur et mon sang, j' aperçois Hanzo Hatori qui vient au secours de son maître.
Saizo...
Tu as donc échoué ! Alors tu es mort. Paix à ton âme.
J' arrive...

Yeasu a lâché son sabre, il me surplombe. Je lève la tête ; il a fait signe à ses hommes de se tenir à l' écart. On lui donne un autre katana, propre. C' est plus pratique pour couper la tête de quelqu'un. Sa blessure à l air de le faire souffrir. Son visage est tordu par une grimace de douleur.  
J' espère qu'il en crèvera !!
Il me regarde et me parle. Je vois ses lèvres qui remuent mais aucun son ne parvient à mes oreilles. Mes poumons et ma bouche sont emplis de sang. Goût amer qui me donne envie de vomir. Je ne voulais pas être samouraï... Si j' avais pus être potier, pour créer des choses, pour engendrer la Vie... Cela m' aurait rendu heureux. Mais le fils du daimyô doit être un guerrier. Surtout en ces temps de guerre.
Le shogun lève son sabre. Cette fois, c' est la fin. Mes amis, mes compagnons, mes enfants, mon frère... Je meurs. Hideyoshi, mon général et seigneur, je suis désolé : je n' ai pas réussi la mission que vous m'aviez confié. Je n' ai pas su protéger votre fils et votre clan. Tout ce que j' ai fais a aboutit à rien. En un instant, tout est anéanti.

La lame descend vers mon cou. L' air siffle à mes oreilles. Mon général... Gomen Nasai. J' ai été fier d' être un Toyotomi. Mes yeux veulent se fermer malgré moi.

C' est la fin...


Yeasu décapite Yukimura, agenouillé devant lui. Sa tête roule sur le sol, et son corps s' effondre sans lâcher son sabre. Les yeux de Yukimura sont grands ouverts. Des larmes et du sang coulent sur ses joues. Le rideau tombe.


Voix off : Toyotomi Nobushige Yukimura est mort à Osaka, lors du siège du château en été 1615. il aurait, avant de mourir, blessé Tokugawa Yeasu. Celui-ci est mort peu près, peut être de ses blessures. Qui sait...
Tokugawa Hidetada, troisième fils du shogun, gouvernait avec son père. À la mort de ce dernier, il prend les pleins pouvoirs et termine l'unification et la pacification du Japon. Il fut un très grand politicien. Marié à la sœur d' Hideyori, il eurent une fille, qui épousa l'empereur.

Peut-on dire qu'ainsi, les Toyotomi accédèrent au pouvoir qu'ils désiraient tant ?

La situation était encore mieux que ce qu'aurait pu espérer Sanada Yukimura. Mais était-ce vraiment ce qu'il souhaitait ?
Souvenirs, souvenirs...

J' ai toujours trouvé que la mort de Sanada Yukimura avait été un triste évènement. un guerrier aussi grand ne méritait pas un tel sort, mais la guerre n' é;pargne guère les Hommes...

Renseignez-vous, le personnage en vaut la peine. Et Kamijyo-sensei a fait de lui une merveille... (SDK)

Voilà.
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